Chapitre 44 - Tentation

La visite du manoir de Ma Xiaoru avait été une révélation pour Wang Tong. Avec les progrès de la science et de la technologie, le niveau de vie s’était amélioré à pas de géant, mais l’écart entre les riches et les pauvres n’avait pas été réduit. Wang Tong en avait fait l’expérience de première main alors qu’il vivait dans les quartiers exigus et sordides du district de Hope. C’était peut-être la manière dont allait le monde ; bien qu’étant limitée par la moralité, la survie du plus apte avait toujours été le thème principal de toutes les étapes de l’évolution de la société.

La différence drastique avait attiré les souvenirs de Wang Tong de sa vie sur Norton. Bien que cela ait été un cauchemar infernal, Wang Tong ne regrettait rien. Au lieu de cela, il chérissait les événements qui avaient changé sa vie.

Il en était même venu à apprécier les méthodes dures de M. Wannabe. C’était la seule source à partir de laquelle Wang Tong pouvait aspirer à continuer de se battre. Avec le recul, c’était un mal nécessaire. Dans de telles circonstances atroces, un moment de relâchement aurait pu lui coûter la vie.

Sentant que l’attention de Wang Tong s’était éloignée, Ma Xiaoru termina la tournée. Elle s’assit à côté de Samantha et fit signe aux serviteurs de sortir les boissons.

« Vous encore les gars ? N’avez-vous pas assez de mes réprimandes ? » Demanda Samantha en plaisantant à moitié.

« Frangine, c’est le week-end, nous sommes censés nous détendre. » Ma Xiaoru prit une voix douce et conciliante, dans une tentative d’amadouer le principal.

Hu Yangxuan se sentit ivre après avoir entendu la voix innocente de Ma Xiaoru. Wang Tong, de son côté, fixait ses yeux sur Samantha.

Samantha renâcla : « Je suis toujours énervée à cause de QUELQU’UN qui a refusé mon invitation à rejoindre notre équipe du tournoi. Je ne peux pas m’arrêter d’y penser, et cela a ruiné mon week-end. Comment suis-je censée me détendre ? »

Samantha roula des yeux vers Wang Tong. Cette expression féminine fit trembler le cœur de celui-ci. Wang Tong avait du mal à établir un lien entre la fille charmante, sinon séduisante, avec cette directrice froide et distante.

Hu Yangxuan fut surpris en apprenant que Wang Tong avait été invité à rejoindre l’équipe. Wang Tong avait l’air impuissant et dit : « Je ne veux tout simplement pas vous laisser tomber. »

« Fais de ton mieux et tu ne laisseras tomber personne. » Samantha s’assit et regarda droit dans les yeux de Wang Tong.

Wang Tong ferma les yeux sur cette mare de ténèbres. Il trouvait Samantha particulièrement attirante quand elle ne portait pas ses lunettes. « Très bien, je vais m’inscrire et je ferai de mon mieux. »

« Bon garçon ! » Samantha se leva d’excitation, les yeux toujours fixés sur Wang Tong comme si elle avait peur qu’il change d’avis sur un coup de tête. Wang Tong se sentait impuissant, il ne savait pas pourquoi il avait accepté, mais il était alors trop tard.

« Bienvenue à bord Wang Tong ! On devrait fêter ça, champagne tout le monde ? » Ma Xiaoru applaudit avec joie.

Les yeux de Samantha s’illuminèrent de joie ; elle était agréablement surprise. Cela s’était rapidement transformé en le week-end le plus relaxant depuis qu’elle était devenue la directrice. « Très bien, je vais fêter ça avec vous en gage de ma gratitude, faites comme si je ne suis pas votre principal. » Dans un accès d’excitation incontrôlable, Samantha franchit la ligne qui avait défini son rôle. Cependant, Samantha n’était pas la seule à avoir franchi la ligne, Wang Tong l’avait également fait en acceptant quelque chose qu’il savait qu’il n’aurait pas dû accepter.

Bientôt, la pièce fut remplie du parfum du champagne et de la joie. C’était un poids retiré de l’esprit de Samantha. Elle commençait finalement à voir une lueur d’espoir dans ce tournoi.

Après quelques coupes de champagne, la chimie entre les quatre changea rapidement. Ils commencèrent à parler de leur vie et à partager des histoires de leur passé.

Ma Xiaoru dit à tout le monde que lorsqu’elle était arrivée dans la famille Li en tant qu’apprentie, elle avait eu le mal du pays. Pendant les premières nuits, elle avait pleuré seule dans son lit, voulant rentrer chez elle.

Hu Yangxuan avoua qu’il n’aimait jamais jouer des partitions classiques au piano. Au lieu de cela, il adorait jouer de la musique rock. Ce sont ses parents qui l’avaient forcé à apprendre la musique classique parce qu’ils pensaient que c’était un symbole de noblesse.

Samantha s’y joint également et révéla à quel point elle était nerveuse le premier jour en tant que directrice. Elle venait juste d’obtenir son diplôme universitaire et n’avait pas encore adopté son nouveau rôle. Un sentiment d’insécurité avait continué de la distraire tout en parlant à une salle remplie d’instructeurs seniors, elle avait donc dû enfoncer ses ongles dans ses jambes pour rester concentrée.

En entendant cela, Wang Tong lorgna doucement sur les longues et élégantes jambes de Samantha. Immédiatement, il eut honte de le faire et se demanda comment Hu Yangxuan avait pu résister à la tentation.

Quand ce fut le tour de Wang Tong, il lutta un moment pour trouver une bonne histoire. Bien qu’il ait eu de nombreuses histoires embarrassantes en vivant avec le Vieux Schnoque, aucune n’était assez intéressante.

« Eh bien, je suppose que je peux parler de ma vie sur Norton. »

« La planète Norton ? J’ai entendu dire que c’était magnifique. J’allais y aller avec mes parents, mais la guerre a gâché le voyage. » Pour une princesse comme Ma Xiaoru, la planète Norton devait être un lieu d’imagination sauvage.

Ils écoutèrent attentivement pendant que Wang Tong les informait des événements sur Norton. À la fin, ils estimèrent tous que Norton était un paradis pour les aventures.

Hu Yangxuan fut le premier à remarquer que certains détails de l’histoire de Wang Tong semblaient extraordinaires. « Alors, tu as survécu à une gravité de 5g pendant une année entière ? C’est impensable. »

« J’ai eu de la chance. J’ai rencontré un Zerg et ouvert accidentellement mon EMF. Au début, je ne pouvais pas non plus y croire moi-même. Ce doit être un monstre de la nature. Oh, et la gravité n’est peut-être pas aussi mauvaise que vous le pensez. »

« Ne t’es-tu pas senti seul en vivant là-bas tout seul ? » Demanda Samantha.

« Non, jamais. Il y avait des Zergs partout qui me tenaient compagnie. Ils sont même sortis de leurs cachettes et m’ont dit au revoir le jour de mon départ. »

Les autres ne purent s’empêcher de rire en entendant cela. « Pas étonnant que tu sois un expert en dissection des Zergs ! » S’exclama Hu Yangxuan.

« Blagues à part. J’ai vraiment une dette envers Charcoal, sinon sans lui, j’aurais déjà perdu la raison. Le jour où je l’ai perdu contre les Zergs, j’ai pleuré pour la première fois de ma vie… Eh, gardez la bouche close ! Je ne veux pas que les gens sachent que j’ai pleuré pour un robot ! »

Ma Xiaoru hocha la tête. Samantha, d’un autre côté, ne manquerait pas cette opportunité. « Héhé, je ne peux rien te promettre. Mais si tu fais ce que je dis, ton secret pourrait bien être en sécurité avec moi. » Elle frotta le haut de la tête de Wang Tong, comme en tapotant un agneau doux. La réfutation de Wang Tong s’évapora soudainement dans sa bouche.

Bon sang… qu’est-ce qui m’arrive !  Cria Wang Tong dans son esprit.

« Je plaisantais, c’est tout. Pourquoi es-tu si sérieux ! » Samanth laissa échapper un éclat de rire après avoir vu l’expression figée de Wang Tong. Elle s’était lassée du masque stoïque qu’elle devait porter dans le bureau du directeur. Aujourd’hui, elle voulait juste être elle-même et son visage s’épanouissait comme une fleur.

Ce n’est qu’avec un grand effort que Wang Tong s’abstint de toucher le beau visage de Samantha.

« Wang Tong, voudrais-tu nous en dire plus sur les Zergs ? Sont-ils aussi intelligents que les gens le disent ? »

« Assurément.  Ils communiquent entre eux à leur manière, comme nous le faisons. Ils avaient aussi l’habitude de me laisser un souvenir après chaque rencontre. » Déclara Wang Tong avec certitude. Il avait toujours considéré les Zergs comme de redoutables adversaires et n’avait jamais osé les sous-estimer.

« Que veux-tu dire par souvenir ? » Le sujet avait piqué l’intérêt de tout le monde, même Hu Yangxuan qui avait hâte de revenir sous les feux de la rampe avait patiemment attendu son tour.

« Ah… rien de spectaculaire, juste des cicatrices. » Wang Tong retroussa ses manches. « Celle-ci, ici, est l’œuvre d’un Zerg Faucille, il m’a presque coupé le bras d’un coup. Et… celle-ci. Celle-ci vient d’un Zerg Bombe, méchant insecte ! Les autres étaient plus ou moins les mêmes. » Wang Tong retroussa le bas de son T-shirt, révélant une énorme et laide cicatrice sur son ventre.

 

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