Peu de temps après leur retour dans la zone de sécurité de Neo, le ciel commença à changer de couleur. En l’espace d’une minute seulement, le ciel bleu était devenu complètement sombre, et l’humidité ambiante avait augmenté de manière linéaire.

Pa pa pa——

Des grêlons commencèrent à tomber vers le sol.

La grêle était arrivée aussi brusquement que le changement soudain dans le ciel. Si Ah Shou ne leur avait pas parlé de cela plus tôt, même Cillin n’aurait pu prédire cela avant que la météo ne commence à changer.

Les animaux sauvages errants et les plantes toxiques poussant tranquillement dans leur territoire n’étaient pas les seuls éléments dangereux présents dans cette région. Il y avait toutes sortes de germes nocifs et de virus flottant dans l’air, ce qui signifiait qu’une personne normale et non vaccinée ne pourrait pas survivre longtemps dans cet endroit, même si elle avait la chance d’éviter les bio-soldats et les animaux sauvages. Les réactions pathologiques causées par ces germes et virus seuls étaient suffisantes pour tuer une personne.

La constitution de Cillin et de Gu Xin était assez robuste, mais même eux n’étaient pas immunisés contre ces dangers invisibles. Jusqu’à présent, Cillin allait encore bien, mais Gu Xin et Erty avaient eu des moments critiques, c’était le moins que l’on puisse dire. S’ils n’avaient pas trouvé le refuge de Neo, s’ils avaient dû se terrer dans une grotte comme celle que Cillin s’était faite plus tôt, ils auraient survécu, mais ils ne seraient pas aussi à l’aise qu’ils l’étaient maintenant.

Cillin prit une gorgée de son thé au lait chaud. Tout le monde, sauf Neo qui dormait toujours dans sa chambre, était assis dans la salle de séjour et regardait la grêle tomber dehors à travers l’écran.

À présent, Erty avait beaucoup relâché sa vigilance. Ses blessures s’étaient presque guéries, et il supposait que Cillin et Gu Xin comptaient comme des compagnons d’infortune. Cela dit, il ne savait toujours pas comment Gu Xin avait pu le reconnaître, bien qu’il n’ait rencontré aucun être humain normal depuis qu’il avait été largué sur cette planète. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il n’était pas seul, car il avait rencontré à plusieurs reprises les cadavres de bio-soldats et de bêtes sauvages lorsqu’il explorait la région. Il n’avait simplement pas croisé les tueurs.

Pourquoi avait-il été largué sur cette planète ? Erty n’en avait aucune idée. Cela faisait presque deux ans qu’il se cachait, et en tant que personne la plus recherchée dans l’ensemble de la dix-septième région stellaire, Erty pensait avoir bien réussi à se faire discret après avoir accompli sa vengeance, du moins c’est ce qu’il pensait jusqu’à ce qu’il soit assommé par une ruse sournoise il n’y a pas longtemps. Tout ce dont il se souvenait avant de s’évanouir, c’était d’avoir vu quelques personnes, et quand il s’était réveillé, il était déjà ici. Contrairement à Gu Xin cependant, il n’avait ni arme à feu ni lame avec lui. Il n’avait d’autre choix que d’abattre lui-même les bio-soldats et les animaux sauvages qui se trouvaient sur son chemin.

Eh bien, peu importait tant qu’il avait survécu.

« Combien de temps va durer cette grêle ? » demanda Erty.

Cillin et Gu Xin se tournèrent simultanément vers Ah Shou au lieu de répondre. La fille frissonna sous leur regard et lâcha un rot. « Cinq… cinq jours. »

« Cinq jours ? Ce n’est pas si mal. C’est supportable. » Erty laissa échapper un soupir de soulagement.

« Mais… il va neiger juste après l’arrêt de la grêle. »

Erty : « … »

La température extérieure avait chuté d’environ vingt degrés depuis que Cillin et Gu Xin étaient sortis chercher de la nourriture, et elle semblait vouloir baisser encore davantage. Ils ne savaient pas ce qui les attendait dans le futur.

« Pendant combien de temps va durer la neige ? » demanda Cillin.

« Peut-être six à sept jours… je ne peux pas le confirmer maintenant. » Répondit Ah Shou timidement.

« Nous essaierons de ne pas sortir autant que possible, et je suppose que nous mangerons moins, économiserons de l’énergie et dormirons plus souvent. » Dit Gu Xin.

La zone de sécurité disposait de son propre système de contrôle de la température interne, et sa chaleur contrastait fortement avec le temps terrible à l’extérieur. On pouvait voir des grêlons de la taille d’un poing frapper le sol avant de se briser en morceaux. Même les bio-soldats et les animaux sauvages s’étaient cachés – il valait mieux éviter le pouvoir de la nature, même pour la bête la plus forte.

Les arbres de la forêt étaient assez robustes, capables de résister à la pluie de grêle sans problème. Ceux qui ne le pouvaient pas devaient pousser sous les arbres luxuriants car c’était le seul moyen de survivre à la catastrophe naturelle. Il y avait aussi des plantes qui n’avaient aucune chance sous la grêle et qui étaient écrasées en petits morceaux, mais une fois la grêle passée, elles repoussaient comme si de rien n’était. Ils étaient tous des exemples parfaits du pouvoir de la vie.

La plupart d’entre eux passèrent leur temps à se reposer pendant ces cinq jours. Neo s’avéra être un dormeur assez habile, ce qui était une bonne chose car chaque fois qu’il parlait, il donnait l’envie de lui donner une gifle.

Neo était très mécontent que son territoire ait été envahi par autant de ‘bagages’, alors pour se sentir mieux, il ordonna à Gu Xin, Erty et Ah Shou de faire quelques corvées ménagères. Pour économiser de l’énergie, la plupart d’entre elles devaient être effectuées manuellement.

Cillin était la seule exception à la règle car ‘J’ai sauvé ta vie et j’ai trouvé le Haricot à Trois Couleurs pour toi’. Reconnaissant la justesse de sa raison, Neo retira les corvées qu’il avait initialement prévues pour Cillin.

Parfois, Cillin se demandait si Neo avait déjà envisagé la possibilité qu’ils se liguent contre lui et prennent sa place par la force. Il ne l’avait probablement pas fait.

Cinq jours plus tard, lorsque la grêle venait d’être remplacée par une forte chute de neige, Neo poussa soudain un cri depuis sa chambre. Cela réveilla tout le monde dans le salon et faillit faire sauter Erty, qui venait de finir de frotter les bols et se sentait d’humeur grognonne.

« Pourquoi diable tu cries ! » se plaignit Erty irrité en grattant ses cheveux en bataille.

« Oh—— » Neo laissa échapper à nouveau un soupir étrange. « Oh mon dieu, grands aïeux et grandes tantes là-haut ! »

Ah Shou jeta un coup d’œil à un objet en forme de bracelet autour de son poignet, ou plus précisément à un maillon métallique dans le bracelet qui clignotait sans arrêt. Elle appuya une fois dessus et fit apparaître un petit écran lumineux. Il y avait un message crypté dessus.

Après cinq jours de paix et de tranquillité, les pleurs d’Ah Shou reprirent à nouveau.

Le trio eut un mauvais pressentiment après avoir vu les réactions d’Ah Shou et de Neo.

« Mon dieu, comment peuvent-ils libérer ces métabolites secondaires ici ?! » Neo sortit de sa chambre d’un air sombre tout en saisissant ses cheveux dressés avec ses deux mains.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? » demanda Cillin.

« Le RB13 va bientôt être libéré sur cette planète. » Répondit Neo d’un air abattu.

« Le RB13 ? » Les yeux de Gu Xin clignotèrent. « Si je me souviens bien, il y avait autrefois une créature artificielle illégalement créée appelée RA13. »

« RB13 est l’évolution de RA13. » Répondit Neo.

« N’ont-ils pas tous été détruits à l’époque ? » Gu Xin se souvenait que la planète entière et les RA13 qui s’y trouvaient avaient été détruits à la fin de cet incident. Cela dit, c’était Black Viper qui avait détruit la planète, donc ce n’était pas vraiment une surprise s’ils avaient acquis quelques RA13 pour eux-mêmes. Cependant, pourquoi Black Viper serait-il intéressé par une expérience ratée comme celle-là ?

RA13 était le projet secret d’un noble il y a longtemps. L’empire avait tenté de fermer le projet après sa découverte et sa révélation, mais en raison de trop de personnes et de conspirations impliquées, l’opération avait finalement échoué sans être résolue. Ensuite, Black Viper avait soudainement montré son visage et avait détruit toute la planète.

« RA13 est un échec complet, et RB13 n’est pas beaucoup mieux que ça. Bien qu’ils aient réussi à résoudre le problème du vieillissement prématuré, il y avait encore d’innombrables problèmes avec cette expérience. Pourquoi ont-ils largué ces expériences imparfaites sur cette planète ?! C’est… » Blah blah blah.

Cillin n’avait aucun intérêt pour les commentaires de Neo. Il interrompit l’homme et demanda : « Pourquoi dis-tu que RB13 est une expérience imparfaite ? »

« C’est parce qu’ils n’ont pas un contrôle parfait d’eux-mêmes. Ils deviennent fous dès qu’ils s’excitent. »

« As-tu des documents de présentation sur RB13 ? »

« Oui, mais je n’ai pas tout. »

Neo produisit quelques images fixes, et les yeux de Wheeze devinrent immédiatement ronds et grands.

Des souris ?!

La première image était la seule image de RB13 qui ressemblait à un rat. Les autres ne ressemblaient en rien à la souris de la première image.

Contrairement aux grandes souris noires que Cillin avait rencontrées à Seven Lights, l’arme biologique devant lui était principalement blanche. À première vue, RB13 ressemblait exactement aux souris blanches standard, l’une des expériences de créatures artificielles les plus courantes. Cependant, très peu de telles expériences avaient abouti à un succès.

« Pourquoi celui-ci ressemble-t-il à un porc-épic ? » demanda Erty en pointant du doigt une autre image.

« C’est l’une des formes qu’ils peuvent prendre après s’être excités. »

« Donc toutes ces créatures non-souris à l’arrière sont les formes qu’il peut prendre ? »

« Je ne pensais pas que tu étais aussi intelligent. » Neo lança à Erty un regard gentil et paternel, poussant ce dernier à serrer les poings pour réprimer l’envie de frapper ce salaud à mort.

« Combien de ces créatures existent-elles ? » demanda Cillin.

« Je ne sais pas, mais elles ne doivent pas être peu nombreuses. » Neo avait clairement l’air déprimé. Il n’aurait jamais pensé tomber sur ces choses avant de venir sur cette planète. À l’époque, tout ce qu’il voulait, c’était se rendre sur cette planète et effectuer ses recherches le plus rapidement possible, alors il avait signé l’accord après un examen sommaire et s’était immédiatement embarqué dans le vaisseau spatial. Maintenant, il était trop tard pour les regrets.

« Cet endroit ne suffit-il pas à les arrêter ? » Gu Xin regarda autour d’eux. Après tout, Black Viper avait construit l’endroit.

« Cela sera difficile. Il y a 65,27% de chances que ces rongeurs artificiels percent les défenses. »

« Tout ce que nous pouvons faire, c’est défendre cet endroit quand cela arrivera. » Gu Xin jeta un coup d’œil au monde blanc sur l’écran. En ce moment, il n’y avait pas d’autre endroit où aller même s’ils le voulaient.

« Alors je vous laisse tous vous occuper de la défense ! » dit Neo.

« Quelles armes avons-nous ? » demanda Cillin. À l’heure actuelle, ils avaient besoin d’armes efficaces qu’ils pouvaient utiliser confortablement, sinon ces créatures artificielles pourraient être un vrai problème.

« Il n’y a pas grand-chose ici. Venez voir par vous-mêmes. » Neo ouvrit la porte d’une pièce et révéla quelques armes à feu et un lance-roquettes à l’intérieur.

« Ces armes ne seront probablement pas trop utiles lors de l’attaque, mais elles sont toujours meilleures que rien. Gardons-les momentanément et préparons notre défense pendant que nous avons encore le temps. » Déclara Cillin après avoir balayé la pièce du regard.

Au même moment, sur une montagne de l’autre côté de la forêt, une entrée apparut soudainement sur le mur, sans avertissement. C’était une autre base comme celle de Neo. Cependant, elle était beaucoup plus petite, et elle était complètement recouverte à la fois par la grêle et par la chute de neige. Les murs étaient couverts d’un éclat de glace, et même en ouvrant la fenêtre, l’air frais ne pouvait pas pénétrer dans la base. Il fallait d’abord briser la glace à l’extérieur de la fenêtre.

Le visage à la fenêtre n’était autre que celui de Hua Li, la femme dont Neo prétendait qu’elle avait une passion pour la dissection. Hua Li regarda la neige qui tombait au-dessus du ciel et la forêt au loin avant de refermer la fenêtre d’un mouvement fluide.

Elle retourna dans sa chambre et ouvrit quelques grandes boîtes, en sortant quelques objets et en les plaçant à l’intérieur d’une boîte de forme rectangulaire. On pouvait également distinguer à l’intérieur quelques canons et armes à feu.

Une fois qu’elle eut fini de tout emballer, Hua Li configura les codes d’accès et ferma complètement la base. Une fois dehors, elle marcha jusqu’au bord d’une falaise, mit deux doigts dans sa bouche et siffla. Il y avait suffisamment de bruit et de danger à l’extérieur pour qu’elle n’ait pas à s’inquiéter d’attirer l’attention des bio-soldats ou des bêtes sauvages.

Une silhouette blanche argentée s’éleva du bas de la falaise un moment plus tard, Hua Li sauta directement et atterrit carrément sur son dos.

C’était un énorme oiseau d’environ trois mètres de haut s’il se tenait en position debout. Une fois que Hua Li eut trouvé une position sûre, elle ordonna à l’oiseau de s’envoler loin de la montagne.

Le duo traversa rapidement la forêt sans encombre. À ce moment-là, il y avait très peu de prédateurs volants dans le ciel, et le monde entier était blanc et flou. La neige était épaisse, et le vent froid ressemblait à des couteaux coupant la peau. La bonne nouvelle était que Hua Li avait mis un masque respiratoire au préalable.

Un rugissement bestial retentit soudainement à l’avant, et quelques prédateurs volants s’élevèrent dans le ciel et volèrent vers Hua Li et sa monture.

« On ne veut pas perdre de temps avec eux. Changeons de cap pour un moment. » Dit Hua Li.

L’oiseau blanc jeta un regard réticent aux prédateurs agressifs qui volaient dans leur direction avant de changer de direction. Ils devraient faire le tour d’une vallée et voyager plus longtemps, mais cela prendrait moins de temps que de traiter avec ces prédateurs. Hua Li était pressée, et elle n’avait pas le temps de s’embêter avec de petits obstacles.

L’oiseau blanc volait très rapidement, clairement habitué à ce genre d’environnement. Il ne fallut pas longtemps avant qu’ils ne se débarrassent complètement de leurs poursuivants.

Juste au moment où l’oiseau blanc allait célébrer son succès, des alarmes retentirent soudainement dans sa tête alors qu’il poussait un cri dans une direction particulière.

Hmm?

Hua Li assembla immédiatement les pièces à l’intérieur de son sac de taille et tira un coup dans cette direction.

Les balles se dispersèrent soudainement en plein vol.

Bang bang bang —

Quelque chose bloqua les balles avant qu’elles ne puissent atteindre leur cible, et une silhouette traversa soudainement l’air. Hua Li tira encore quelques fois, mais elle ne put pas suivre la vitesse de son adversaire. Cependant, elle était habituée à ce genre de situation et parvint à empêcher son ennemi de s’approcher d’eux avec des tirs précis.

Soudain, son adversaire accéléra et tira sur Hua Li avec sa propre arme. Cependant, elle était prête pour cela, elle passa à un nouveau mode de son arme et tira à nouveau. Une énorme toile électrique jaillit du canon et bloqua les balles entrantes. Son adversaire fut contraint de changer de direction et de poser ses pieds sur une paroi rocheuse pour ne pas se faire prendre dans la toile.

Hua Li eut enfin un bon aperçu du visage de son adversaire. C’était un homme, un humanoïde pour être précis.

L’humanoïde avait une paire d’ailes et était pieds nus. Ses orteils pouvaient saisir la surface inégale d’une roche et rester fermes comme les serres d’un aigle. Ses yeux étaient d’une couleur doré sombre, et sa peau exposée était marquée de motifs étroits brun noirâtre.

L’homme se tint sur le mur et cessa d’essayer d’attaquer Hua Li. Celle-ci garda son arme braquée sur l’homme, prête à tirer au moindre geste suspect.

La neige qui volait entre les deux dissimulait presque complètement leurs silhouettes. Une personne normale aurait depuis longtemps perdu l’autre de vue, mais ces deux-là ne baissèrent jamais leur garde jusqu’à ce que l’oiseau blanc emporte complètement Hua Li hors de leur champ de vision. L’humanoïde se détendit seulement après s’être assuré que Hua Li et l’oiseau blanc étaient partis.

« Eh bien Orville, que se passe-t-il là-haut ? » Quelqu’un appela l’homme d’en bas.

« Il y avait une femme chevauchant un énorme oiseau. »

« Sais-tu où ils se dirigent ? »

« Non. Elle a volé dans cette direction. »

« Là-bas ? Peu importe, nous en parlerons plus tard après être rentrés. Trouvons quelque chose à manger et retournons aussi vite que possible. Je ne veux pas attendre de voir si la grêle va recommencer, en plus le capitaine a dit qu’il avait quelque chose d’urgent à nous dire. »

« D’accord. »

Orville déploya ses ailes et rétracta ses serres. Puis, il redescendit au sol.

Le groupe de Cillin n’avait aucune idée de cet échange. Ils étaient occupés à regarder Neo se disputer avec une certaine personne debout à l’extérieur de leur base.

« Il n’y a pas moyen, cette base est déjà complètement pleine ! Votre présence surpeuplera cet endroit, mettra la pression sur notre environnement de vie et compliquera nos relations sociales. Et… »

C’était la fin de sa diatribe parce que Hua Li avait brandi un lance-roquettes à l’entrée. Après avoir effectué une analyse de faisabilité dans son cerveau, Neo appuya à contrecœur sur le bouton d’ouverture. « Barbare ! »

L’oiseau de Hua Li alla sagement vers la falaise pour poser ses pieds au lieu de la suivre à l’intérieur, ce qui détendit un peu le teint de Neo. Il aurait perdu la tête si cet énorme oiseau avait insisté pour se serrer avec eux – les excréments d’oiseaux sont tellement dégoûtants !

Si l’oiseau blanc savait ce qu’il pensait, il l’aurait écrasé à mort avec ses serres.

« Pourquoi es-tu venue ici ? » demanda Neo avec impatience.

« Je ne peux pas m’occuper de ces choses seule. »

« Est-ce que je ressemble à quelqu’un qui peut s’en occuper ? »

« Tu as l’équipement dont j’ai besoin. » Hua Li jeta un coup d’œil au laboratoire de Neo.

Neo courut immédiatement vers l’entrée de son laboratoire et étendit ses bras largement. « Je te préviens, je me battrai à mort si tu oses poser un doigt sur mon laboratoire ! Tu devras marcher sur mon cadavre pour y entrer ! »

Hua Li lui lança un regard impassible avant de se tourner vers Ah Shou. « As-tu perdu ta base ? »

Ah Shou pinça les lèvres mécontente et répondit en larmes : « Oui. »

« Zut ! » Hua Li posa la boîte qu’elle portait sur le dos et s’assit sur le canapé. Elle n’avait jamais jeté un regard à Cillin, Erty ou Gu Xin, pas que le trio ait eu envie de parler avec elle eux-mêmes. Peut-être parce que Hua Li avait disséqué trop de corps, ou parce qu’elle avait un tempérament froid, mais ils ne pouvaient s’empêcher de sentir que les yeux de Hua Li étaient froids et effrayants. Elle donnait l’impression que tout dans ses yeux n’était qu’un cadavre, et elle semblait prête à saisir un scalpel et disséquer un corps à tout moment.

Hua Li était assise assez près de Wheeze, et le chat gris endormi remua son nez avant d’ouvrir les yeux. Il lança à Hua Li un regard étrange avant de faire le tour d’elle, en la reniflant.

Hua Li ne réagit pas à ce mouvement inhabituel de Wheeze, sauf pour lui jeter un coup d’œil. Cependant, il était clair que Wheeze était insensible au regard laser de Hua Li, ou peut-être qu’il s’en fichait complètement.

« Je sens un oiseau sur elle. » Dit Wheeze.

« Elle est venue ici sur un énorme oiseau. » Répondit Cillin.

« Pas celui-là, un autre. Il me rappelle un humanoïde. »

Tous se tournèrent vers elle en même temps.

Hua Li posa lentement sa tasse avant de répondre : « Je ne suis pas un humanoïde, mais j’ai rencontré un humanoïde qui peut voler sur mon chemin en venant ici. »

Lorsque Hua Li eut fini de dessiner le visage d’Orville à l’écran, Erty jura immédiatement d’une voix basse : « Bordel, pourquoi est-il ici ! »

Gu Xin se frotta le menton en réfléchissant. Il connaissait aussi cette personne, bien qu’il n’ait jamais été en contact direct avec lui auparavant.

Il semblait que la personne que Black Viper avait kidnappé pour ce test n’était pas un petit joueur. Cet Orville avait au moins un casier judiciaire plus sombre que celui d’Erty même.