STAR RANK HUNTER
Chapitre 264 - Le monde où la nourriture règne en maître [Partie 2]
Voyant que le chat gris, Vent Écarlate, Snowball et les autres animaux le regardaient, Udoze avait visiblement l’air un peu gêné en se frottant le nez et changea de sujet : « Hé, vous pouvez vous déplacer un peu plus vite ? Nous allons partir après avoir extrait les minerais énergétiques, et d’après votre rythme, il semble y avoir beaucoup d’endroits que vous n’avez pas encore visités. Vous devriez en profiter à fond car nous avons rarement une chance comme celle-ci, vous savez ? »
Son sentiment fut relayé par tous dans le gang du chat gris. Ils oublièrent immédiatement la question concernant comment une personne pouvait déféquer autant. Ils ne purent se retenir et partirent au loin pour rechercher encore plus de nouvelles plantes.
Cary alla vérifier le travail de Tico et Rikulab concernant le traitement des plantes médicinales tout en récoltant lui-même un peu de compétence dans le processus. Udoze lui emboîta le pas, mais ne regarda que pendant un court instant. Son attention avait été attirée par une magnifique plante.
La plante était assez courte et mesurait moins de deux mètres. Il y avait une chose colorée semblable à des plumes à son sommet qui la faisait ressembler à un paon déployant ses ailes. Elle avait l’air très belle, et il en émanait une douce odeur. C’était quelques chose à voir.
Udoze ne put s’empêcher de sortir sa caméra et prit une photo de la scène.
Cillin traitait une plante quand il vit les vignes recroquevillées à cause de son arrivée s’étirer soudainement longtemps, rapidement et avec enthousiasme dans une direction particulière. La direction dans laquelle ils se dirigeaient était là où se tenait Udoze.
Dans le même temps, les vignes autour de Rikulab, Tico et Cary avaient également pris vie alors qu’elles s’étiraient rapidement vers Udoze.
« Attention, Udoze ! »
Cillin courut à toute vitesse, sortit sa lame de poignet et coupa les vignes qui s’étiraient en deux. Il sortit un spray et pulvérisa le bras d’Udoze tandis que le reste des vignes continuait de s’allonger vers Udoze.
Cary et Rikulab étaient également venus pour aider à abattre ces vignes qui rampaient dans toutes les directions. Ils n’osaient pas utiliser le feu ou un pistolet ultra basse température parce que leur environnement était instable, et il était trop facile pour les influences extérieures de les modifier. Couper les vignes avec leurs lames était la mesure la plus sûre.
Lorsque Cillin mit un masque à gaz sur le visage d’Udoze, la victime elle-même était toujours stupéfaite. Que se passait-il ? Il allait aider à couper ces vignes lui-même, mais maintenant il était traité comme un patient par Cillin même s’il n’était pas blessé… Eh ?!
Udoze regarda son bras et vit de nombreuses égratignures sanglantes. Certaines d’entre elles dégoulinaient même de sang. Cillin referma la plaie après l’avoir pulvérisée avec le spray de guérison afin qu’il arrête de saigner, et après avoir essuyé les traces de sang sur le bras d’Udoze, il jeta la compresse tachée très loin. Puis, il éloigna Udoze de l’endroit où ils se trouvaient.
Après avoir couru sur cinquante mètres, Udoze regarda en arrière et vit que l’endroit où il se tenait était déjà complètement couvert de vignes. L’endroit où la compresse tachée avait atterri était celui où les vignes étaient les plus épaisses. Il était évident que ces vignes étaient attirées par le sang d’Udoze.
« Tu ne dois absolument pas te blesser. Tout saignement déclenchera une réaction en chaîne. » Cary avait vécu de nombreuses expériences. Il pouvait déjà imaginer à peu près quelques scénarios qui pourraient se produire à première vue.
Heureusement, Udoze était la seule personne à avoir été blessée parmi eux. Si tout le monde était blessé, ils devraient traiter un sol entier de vignes, ce qui ne leur laissait pas le temps de traiter la plaie, d’arrêter le saignement ou de nettoyer les traces de sang. À en juger par les fines dents de scie des plantes qui s’étaient ouvertes à cause du sang, la situation aurait pu empirer de plus en plus.
Haletant, les blessures sur les bras d’Udoze transmirent progressivement la douleur à ses sens après avoir mis le masque à gaz.
« Qu’est-ce qui se passe ? Je n’ai même pas remarqué que mon bras avait été coupé un peu plus tôt. » Udoze était très perplexe. Il venait juste de prendre une photo, mais non seulement il avait été coupé sans qu’il ne s’en aperçoive, il avait même subi de multiples blessures et saigné assez abondamment.
Rikulab sortit un instrument de mesure flottant et l’autorisa à faire le tour de la zone une fois. Il lui rapporta quelques données à identifier et à analyser,
« Parmi les différents gaz émis par cette plante, il y a beaucoup de protoxyde d’azote. Il y a aussi une petite quantité de gaz libérés comme sous-produit qui sont capables d’affecter le système nerveux, mais pas assez pour assommer ou tuer un être humain. Quiconque inhale ce mélange de gaz perd sa capacité à ressentir la douleur, mais pas sa conscience. Les gaz secondaires garantissent que le corps humain peut continuer à fonctionner normalement, c’est pourquoi Udoze n’a rien remarqué du tout à l’instant. » Expliqua Rikulab.
Le protoxyde d’azote pouvait inhiber la libération de neurotransmetteurs excitateurs et la conduction des impulsions nerveuses dans le système nerveux central. C’est ainsi qu’Udoze avait été saigné par la plante mais n’avait rien ressenti du tout de la blessure.
Udoze prit une profonde inspiration. La seule raison pour laquelle il s’était conduit de manière si hardie était parce qu’aucun des autres ne portait de combinaison protectrice. Il semblait devoir se montrer prudent.
En tant que Hunter, Udoze avait encore beaucoup à apprendre. La vigilance ne pouvait pas être nourrie par la parole ; il devrait passer par quelques expériences avant de pouvoir l’instiller en lui.
Malgré l’expérience, Udoze n’était manifestement pas plongé dans l’inaction. Au contraire, son intérêt avait en fait été piqué car il tenait un instrument de mesure et partait à la recherche de plantes similaires avec son masque à gaz.
Cillin n’essaya pas de l’arrêter. C’était aussi une sorte d’entraînement, et ce serait bien pour lui s’il pouvait accumuler plus d’expériences.
Plus loin, il y avait un lac avec quelques algues mais aucun poisson. Il n’y avait aucune créature aquatique à voir nulle part, et il n’y avait que d’innombrables plantes sans nom allant d’une taille minuscule à une taille massive.
Il y avait un énorme arbre de l’autre côté du lac. Il avait l’air d’un géant et surplombait fièrement les petits êtres sur le sol. Comparé à l’arbre, Cillin et tout les autres étaient aussi petits que des fourmis.
Après avoir marché vers l’arbre géant et inspecté ses environs, Cillin arriva à la conclusion qu’il était assis au sommet de la chaîne alimentaire de cette zone. Mais il n’y avait pas beaucoup d’arbres géants de ce type. En fait, leur nombre était pitoyable. C’était la mesure qu’un être vivant assumait contre son environnement pendant le processus d’évolution. C’était aussi une loi de la nature.
Cillin trouva une ‘substance de géant’ à l’intérieur de l’arbre géant. C’était cette ‘substance de géant’ qui avait fait grossir de plus en plus ce type d’arbre. Cillin regarda l’horizon après avoir récupéré quelques substances primitives. La nuit allait arriver.
Normalement, une forêt la nuit était remplie d’innombrables dangers et d’animaux qui apparaissaient. Cependant, il n’y avait pas d’animaux à cet endroit, alors à quoi ressemblait cette forêt la nuit ?
Alors que la lumière s’estompait, le crépuscule arriva.
Les plantes les plus évidentes la nuit étaient la rangée d’arbres non loin de leur position. Ces arbres avaient des branches qui s’étiraient vers l’extérieur, et chacune de ces branches avait une grosse fleur dessus. La fleur avait une vingtaine de centimètres de diamètre et avait l’air plutôt modeste en plein jour.
Pendant la journée, il était naturel que cette fleur verte sans prétention n’attire pas trop l’attention lorsque le monde autour d’elle était rempli de toutes sortes de couleurs. Mais à mesure que la nuit arrivait, les fleurs devenaient progressivement blanches. Plus la nuit était sombre, plus elles devenaient brillantes.
Les plantes attirées par la lumière, y compris les vignes, se déplacèrent progressivement vers ce type d’arbre, et les autres branches de l’arbre saisissaient fermement les plantes tombées dans leur piège avant de les couper de leur corps principal. Enfin, ils transformaient ces parties de plantes en leurs propres nutriments.
C’était la tactique de la plante pour survivre dans la nature.
L’atmosphère de cette forêt avait changé la nuit, alors tout le monde enfila une combinaison de protection et un masque à gaz au cas où.
Une fois que les plantes brillantes avaient eu un repas satisfaisant, elles tamisaient ou éteignaient complètement leurs lumières pour économiser l’énergie.
La nuit sur cette planète était courte, mais elle suffisait à certaines plantes rampantes pour profiter d’un repas complet. La plupart des plantes de la forêt dormaient. Elles s’étaient engagées dans la photosynthèse et la respiration pendant la journée, l’activité et le sommeil pendant la nuit. Dans une forêt qui ne bourdonnait pas de cris d’insectes, les seuls sons qui existaient étaient des plantes rampantes chassant leurs proies.
Pendant cette nuit, le groupe de Cillin fut témoin noctambules et des changements dans l’atmosphère de la zone. Pas étonnant qu’il n’y ait pas d’animaux dans cet endroit. La plupart des animaux ne seraient pas du tout en mesure de survire dans cette atmosphère.
C’était un monde qui n’appartenait qu’aux plantes. Quand il n’y avait pas d’étrangers, ils étaient les dirigeants de ce monde alors qu’ils combattaient et se reproduisaient à la manière des plantes.
Le lendemain, tôt le matin, un bruit sourd retentit lorsque le premier rayon de lumière frappa cette zone couverte de plantes.
C’était un arbre avec un tronc si large qu’il faudrait cinq personnes pour l’entourer. Il était très grand, mais ne pouvait pas se comparer aux arbres géants bien sûr. Il y avait une fleur en forme de cloche au sommet de l’arbre, et le bruit sourd provenait de là.
Lorsque la lumière naturelle toucha son extérieur, les fleurs en forme de cloche commencèrent à trembler et à émettre des tintements éloignés. Elles annonçaient la fin de la nuit et le début de la journée.
Une fois que la fleur en forme de cloche eut sonné, les fleurs qui s’étaient fermées pendant la nuit fleurirent progressivement à mesure que les plantes endormies se réveillaient. Elles réfléchissaient peut-être à la prochaine cible à chasser.
Cillin et tous les autres regardèrent la lumière s’étendre à l’horizon. Ensuite, ils continuèrent à travailler sur leurs tâches inachevées.
Une nouvelle journée avait commencé.