Chapitre 133 - Le Petit Jardin
La planète X-C362 – Terre Brune – était exactement la même qu’il y a trois ans. Cela dit, après avoir été témoin de la prospérité dans les Dix Secteurs Commerciaux, même la zone la plus huppée de la planète Terre Brune apparaissait sans intérêt à ses yeux.
Comme d’habitude, il y avait une multitude de gens bien habillés, suffisants et de classe élevée qui marchaient avec des regards arrogants partout dans la rue.
Ils gardaient leur propre territoire et vivaient leur propre vie. Ce n’était pas une mauvaise façon d’apprécier la vie cela dit.
Le Vieux Devon avait ouvert une petite boutique dans la ville, et il avait aussi invité des gens des bidonvilles pour l’aider. Il menait une bonne petite vie en ce moment, et il avait même eu un fils malgré son âge. Un sourire avait flotté sur le visage du Vieux Devon pendant tout ce temps ; tout au moins, le Vieux Devon souriait très gaiement lorsque Cillin le vit.
Tang Qiuqiu mangea très joyeusement tout en tenant une énorme crème glacée dans une main et une sucette dans l’autre. Occasionnellement, elle regardait ce qui l’entourait avec curiosité.
À l’origine, il avait prévu de prendre le train, mais puisque le chat gris demandait à grands bruits qu’ils prennent une voiture volante, Cillin se plia à sa volonté et arrêta un taxi. Après avoir donné l’adresse, la voiture volante s’éleva dans le couloir de vol spécial et s’envola au loin.
Cillin avait interdit au chat gris de parler imprudemment à l’extérieur, donc le chat gris exprimait tous ses sentiments plutôt avec ses yeux ronds tandis qu’il fixait sans ciller les voitures volantes autour du taxi. Il ne pouvait pas s’empêcher de bouger un peu ses pattes. Il ne pouvait s’en empêcher : la vue faisait que ses pattes lui démangeaient et il voulait les frapper.
Cillin observait le paysage à l’extérieur de la fenêtre tandis qu’ils passaient avec le taxi. Cette planète n’avait vraiment pas changé. Si elle faisait partie des Dix Secteurs Commerciaux, alors elle pourrait faire l’expérience d’énormes changements chaque année ; le développement d’un Secteur paumé était bien plus lent.
Lorsque Tang Qiuqiu eut fini la crème glacée dans ses mains, ils arrivèrent aussi à leur destination.
Cela pouvait bien être la bordure du bidonville, mais n’importe qui remarquerait l’énorme différence entre cet endroit et la zone fourmillante à l’avant.
« Frère Cillin, est-ce l’endroit où tu es né ? » demanda Tang Qiuqiu. Dans son esprit, il n’y avait rien qui ressemblât à une ville natale. Il n’y avait que le concept d’endroit de naissance, et c’était un concept auquel elle n’apportait aucun attachement de toute manière.
« Ouais. » Cillin inspira une grande goulée d’air. L’air était comme d’habitude mélangé avec de la poussière et de la décadence.
Le chat gris était en ce moment accroupi sur les épaules de Cillin, et à certaines occasions il laissait échapper quelques ‘pff’ de son nez. Il était évident que le chat gris voyait cet endroit avec un dédain extrême, et le contraste se faisait encore plus évident puisqu’ils arrivaient juste des zones animées du centre ville. Il ne s’imaginait sérieusement pas que Cillin soit né dans un endroit aussi miteux.
Les baraquements étaient toujours des baraquements, et les monceaux d’ordures étaient toujours des monceaux d’ordures. Il y avait moins de gens cela dit. Il y avait maintenant quelques maisons abandonnées de plus qu’il n’y en avait par le passé.
Tandis qu’il déambulait dans les rues familières dans sa mémoire, il arriva à l’entrée d’un bar. C’était le bar que le Vieux Devon avait offert à Cillin, et c’était aussi le bar dans lequel Cillin avait travaillé pendant de si nombreuses années. Avant de partir, il l’avait loué à Er Cheng, le gars qui vivait dans les mêmes baraquements que lui. Lorsque Cillin avait vérifié sa carte de crédit originelle, il avait remarqué qu’une somme d’argent était transférée sur son compte bancaire à temps chaque année. Bien que cette somme d’argent ne représentât pas beaucoup pour Cillin maintenant, c’était une preuve de l’intégrité d’Er Cheng. Cillin était très satisfait de cela.
Le frère aîné d’Er Cheng, Da Cheng, venait aussi des bidonvilles. Cependant, Da Cheng était un homme déterminé et ardu à la tâche qui avait travaillé dans une zone hautement radioactive et par hasard, son génotype avait évolué du rang F au rang E, lui permettant donc de devenir officiellement un membre de la ville. Toutefois, Er Cheng n’avait pas le courage de son frère. Il était satisfait d’être seulement en mesure de vivre sa vie paisiblement. Par conséquent, lorsque Cillin avait décidé de louer le bar à Er Cheng, l’homme en avait été très heureux. Maintenant, il semblait qu’Er Cheng avait mené une vie bien agréable pendant les trois dernières années.
Cillin ne ressemblait plus à celui qu’il était trois ans auparavant. Personne ne pouvait le reconnaître. Les affaires du bar ne pouvaient pas être considérées comme bonnes, mais elles étaient passables au moins.
Cillin ne resta pas très longtemps au bar avant d’aller à la maison de Genya. Le robot intelligent dans la maison avait conservé les choses au propre, donc l’endroit n’était pas trop sale en général. L’arbre Fuji n’avait pas du tout grandi, et il ressemblait exactement à ce qu’il était trois ans auparavant.
Après avoir inspecté la zone une fois, Cillin contacta un agent et acheta toutes les maisons abandonnées. Il envoya aussi les plans d’une maison à l’agent et lui demanda de reconstruire les bâtiments en suivant les plans. En même temps, Cillin paya plus que la somme totale des bâtiments sur le champ, rendant l’agent fou de joie et promettant à maintes reprises qu’ils feraient définitivement bien le travail.
Cillin utilisa son identité alternative pour effectuer les procédures adéquates. Une fois qu’il eût acquis la propriété des bâtiments, il passa alors les tâches restantes à l’agent et le laissa être celui qui superviserait et ferait accélérer l’achèvement des bâtiments.
Cillin avait de l’argent de côté, et c’était en crédits galactiques, rien de moins. S’il devait les convertir en crédits de Secteur, la somme qu’il aurait en retour serait très conséquente. Cela ne lui poserait aucun problème même s’il devait acheter les bidonvilles en entier avec son argent. Cependant, Cillin choisit de permettre au petit bidonville de se développer librement tout seul. Il ne voulait pas briser l’allure de la ville.
Cillin avait aussi appris que la raison pour laquelle il y avait moins de gens dans cet endroit était principalement dû à une réaction en chaîne apportée par une planète nouvellement développée, la planète X-C369, pas très loin de la planète Terre Brune X-C362.
La planète X-C369 était à l’origine une planète qui était même bien plus pauvre et retardée que la planète Terre Brune. Qui plus est, l’habitabilité de cette planète n’était que de rang B, et cela signifiait qu’elle demanderait plus d’équipement de soutien si une personne choisissait de migrer vers cette planète. Comme les équipements coûtaient une grosse somme en capital, c’était l’une des raisons pour laquelle la planète n’était d’aucun intérêt pour qui que ce soit pendant de nombreuses années.
Mais il y a de cela trois ans – peu de temps après que Cillin ait quitté la planète Terre Brune – la planète X-C369, par hasard, avait attiré l’attention d’un géomètre de la célèbre famille Feniers de l’AG, et avait vu son développement et ses droits de gestion achetés par le découvreur. Le destin de la planète fut changé depuis lors, et on lui avait donné le nom de ‘Petit Jardin’.
Le ‘Petit Jardin’ était deux fois plus gros que la planète Terre Brune, et son développement nécessitait une énorme quantité de main d’œuvre. La chose dont le Secteur X ne manquait pas, c’était une main d’œuvre bon marché, et la planète Terre Brune à elle seul fournissait un cinquième de la main d’œuvre totale nécessaire pour développer le ‘Petit Jardin’. Bien entendu, les travailleurs choisis pour cette tâche étaient d’une classe plus élevée que d’habitude. Même le génotype acceptable le plus bas commençait au rang E. Cela eu pour résultat que la planète Terre Brune avait perdu une énorme quantité de travailleurs provenant du centre-ville, donnant aux personnes dans les bidonvilles une chance de prouver leur valeur.
Même certains travailleurs en bonne santé de rang F avaient été en mesure de trouver un job au salaire minimum dans le centre-ville de la planète Terre Brune. C’était pour cela que la population des bidonvilles avait diminué.
En juste le temps d’une année, la planète X-C369 s’était transformée de son état quasi primitif en un jardin magnifique et coloré, comme son nom le suggérait.
Maintenant, sous la promotion de la famille Feniers, le ‘Petit Jardin’ était devenu célèbre dans le Secteur X, et était l’une des plus importantes planètes touristiques qu’ils possédaient. Chaque jour, il y avait des gens de tous les coins de l’AG qui venaient visiter cette planète.
« Voulez-vous aller jeter un œil à la planète ‘Petit Jardin’ les gars ? » demanda Cillin à Tang Qiuqiu et au chat gris tout en tenant un dépliant du ‘Petit Jardin’.
« Oui ! »
« Oui ! »
Le duo répondit à l’unisson avec beaucoup d’espoir. Les images sur le dépliant étaient incroyablement attirantes à la fois pour les humains et les chats.
« Très bien. Notre prochain arrêt sera le ‘Petit Jardin’. Allons voir cette légendaire mer de fleurs. »
La planète Terre Brune avait un vol direct pour le ‘Petit Jardin’, mais cette fois, Cillin fit préparer une carte d’identité ‘d’animal domestique’ pour le chat gris. Le centre d’inspection spatial à l’extérieur du ‘Petit Jardin’ possédait une gestion plus stricte, et même s’il n’était pas impossible de les tromper, le chat gris devrait apparaître sur la planète une fois qu’ils seraient arrivés sur les lieux de toute manière. Pour éviter tout problème non nécessaire une fois sur place, Cillin décida de faire faire une carte d’identité ‘d’animal domestique’ pour le chat gris.
Les mots ‘animal de compagnie’ provoquèrent des grincements de dents mécontents au chat gris. Mais après y avoir un peu réfléchi, il pensa : Oh, tant pis, ce n’est pas comme si j’allais rester trop longtemps dans cette cabine spéciale ‘animaux de compagnie’ de toute manière. Nous y serons le temps d’une sieste !
Petit Jardin. On savait que c’était super rien qu’à son nom !